Pourquoi tant de pratiquants abandonnent (et comment éviter de décrocher)

Chaque année, à l’École Dragon Tigre comme dans beaucoup d’autres écoles, on observe le même phénomène : des dizaines de nouveaux élèves débutent avec enthousiasme…
Mais un an ou deux plus tard, nombreux sont ceux qui disparaissent.

Ce n’est pas un tabou, ni une fatalité.
C’est une réalité. Et c’est justement pour ça qu’il est important d’en parler.
Pourquoi autant de pratiquants abandonnent-ils leur discipline martiale ? Et surtout, comment faire pour rester engagé dans la durée ?

Cet article est une invitation à la réflexion, que vous soyez tout juste inscrit ou ceinture noire depuis dix ans.


Un constat partagé par toutes les écoles

D’après une enquête menée en 2023 par la Fédération Française des Arts Énergétiques et Martiaux Chinois (FFAEMC), près de 40 % des nouveaux pratiquants arrêtent dans les deux premières années.
Et les chiffres sont parfois plus élevés dans d’autres disciplines sportives.

Nous, à Dragon Tigre, nous avons la chance de fidéliser davantage, en cultivant un esprit familial et bienveillant.
Mais même chez nous, il est rare qu’un groupe garde 100 % de ses effectifs d’une année sur l’autre.

Alors pourquoi ?


La difficulté n’est pas toujours dans le corps

On pourrait penser que c’est la dureté de la pratique qui fait décrocher. Et c’est vrai pour certains.
Mais pour la majorité, le problème n’est pas physique. Il est mental.

Les débuts sont enthousiasmants : on découvre, on progresse vite, on apprend des techniques.
Mais ensuite… ça ralentit.
Les gestes deviennent plus exigeants. La progression est moins visible. Les séances sont plus techniques.

👉 C’est la phase de plateau, et c’est souvent là que beaucoup lâchent.


Le problème de l’absence d’objectif clair

Un autre point essentiel : beaucoup de pratiquants ne savent pas vraiment pourquoi ils pratiquent.
Ils viennent “pour se défouler”, “pour apprendre à se défendre”, ou “parce qu’ils ont aimé la démonstration”.
Mais au fil du temps, sans objectif concret ou motivation profonde, la flamme peut s’éteindre.

💡 L’erreur, ce n’est pas de commencer sans but. C’est de ne jamais en trouver un.
Même un objectif simple – “tenir Mabu une minute de plus”, “ne pas manquer un seul cours ce mois-ci”, “préparer ma première compétition” – peut suffire à nourrir la motivation.


Notre monde actuel n’aide pas à la persévérance

Nous vivons dans une époque de zapping.
Dès que ça devient difficile, on peut passer à autre chose.
On s’habitue à l’immédiat, à la facilité, au résultat rapide.
Mais la pratique martiale ne fonctionne pas comme ça.

Elle demande du temps, de la régularité, de l’écoute, de la patience.
Et pour certains, c’est un rythme qu’ils n’ont jamais appris à suivre.

Ce n’est pas leur faute. Mais c’est une compétence à développer.
Car la discipline n’est pas une prison : c’est une structure qui libère.


Ceux qui restent trouvent bien plus que des techniques

Ceux qui traversent les phases de doute, de lassitude, de fatigue…
… découvrent qu’ils ne sont plus là juste pour apprendre à se défendre.
Ils sont là :

  • pour se recentrer,

  • pour cultiver une qualité de présence,

  • pour rester connectés à leur corps et à leurs valeurs.



Comment garder le cap dans sa pratique ?

Si vous êtes dans une phase de creux ou de questionnement, voici quelques pistes simples mais puissantes :

  • Fixez un mini objectif : une posture, une fréquence, un retour régulier.

  • Notez vos progrès (même minimes). Ils sont souvent invisibles… jusqu’au jour où vous vous retournez.

  • Trouvez du sens à ce que vous faites. Pourquoi cette pratique vous fait du bien ? Qu’est-ce qu’elle vous apporte vraiment ?

  • Entourez-vous. L’énergie du groupe est un moteur. À Dragon Tigre, on avance ensemble, pas chacun dans son coin.

  • Acceptez les plateaux. Ils font partie du chemin. Ce n’est pas une régression, c’est une maturation.


À l’École Dragon Tigre, on ne vous demande pas d’être parfait.

On vous demande juste d’être là.
D’écouter, de recommencer, d’essayer. Même quand c’est dur, même quand la motivation flanche.

Car c’est dans la régularité que naît la vraie progression.
Et souvent, c’est après avoir voulu tout lâcher… qu’on commence enfin à toucher quelque chose de profond.

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